A/RES/62/138
Soulignant que l’interdépendance de la pauvreté, de la malnutrition, de
l’absence, de l’insuffisance ou de l’inaccessibilité des services de santé, de la
maternité et du mariage précoces, des violences infligées aux jeunes femmes et aux
filles et de la discrimination sexiste est la cause sous-jacente de la fistule
obstétricale et que la pauvreté demeure le principal facteur de risque social,
Sachant que la situation socioéconomique difficile que connaissent beaucoup
de pays en développement, en particulier les moins avancés, a accéléré la
féminisation de la pauvreté,
Sachant également que grossesse et maternité précoces s’accompagnent de
complications périnatales et d’un risque beaucoup plus élevé de morbidité et de
mortalité maternelles, et profondément préoccupée par le fait que les grossesses
précoces et le manque d’accès à des soins de santé de la meilleure qualité possible
– y compris en matière de santé sexuelle et procréative et de soins obstétriques
d’urgence – se traduisent par des taux élevés de prévalence de la fistule obstétricale,
de morbidité maternelle liée à d’autres causes et de mortalité maternelle,
Consciente des conséquences médicales graves à court et à long terme
– notamment du point de vue de la santé sexuelle et procréative et de la
vulnérabilité au VIH/sida – et des effets néfastes sur le développement
psychologique et socioéconomique que les violences dont les filles et les
adolescentes sont l’objet peuvent avoir pour les individus, les familles, les
collectivités et les États,
Profondément préoccupée par la discrimination à l’égard des filles et la
violation de leurs droits, qui font que leur accès à l’enseignement, à la nutrition et à
la santé physique et mentale est souvent réduit, qu’elles ne jouissent pas autant que
les garçons des droits, possibilités et avantages qui s’attachent à l’enfance et à
l’adolescence, et qu’elles sont fréquemment victimes de diverses formes
d’exploitation culturelle, sociale, sexuelle et économique, de violences et de
pratiques néfastes,
Se félicitant du concours que les États Membres, la communauté internationale
et la société civile ont apporté à la Campagne mondiale pour en finir avec la fistule
obstétricale, en gardant à l’esprit qu’une philosophie du progrès social et du
développement économique centrée sur la personne est la clef de la protection et de
l’autonomisation de l’être humain et de sa collectivité,
1.
Constate que l’interdépendance de la pauvreté, de la malnutrition, de
l’absence, de l’insuffisance ou de l’inaccessibilité des services de santé, de la
maternité et du mariage précoces et de la discrimination sexiste est la cause sousjacente de la fistule obstétricale, que la pauvreté demeure le principal facteur de
risque social, qu’elle doit être éliminée si l’on veut satisfaire les besoins des filles et
protéger et promouvoir leurs droits, et qu’il faut d’urgence poursuivre l’action
engagée dans ce sens aux niveaux national et international ;
2.
Souligne qu’il convient de s’attaquer aux phénomènes sociaux qui
favorisent la prévalence de la fistule obstétricale, comme le mariage et la grossesse
précoces, l’inaccessibilité des soins de santé sexuelle et procréative, le manque
d’instruction ou la sous-instruction des filles, la pauvreté et la condition inférieure
des femmes et des filles ;
3.
Souligne également que les États sont tenus de promouvoir et de protéger
toutes les libertés et tous les droits fondamentaux des femmes et des filles et qu’ils
doivent faire preuve de la diligence voulue pour prévenir les violences à l’égard des
femmes et des filles, enquêter s’il s’en produit et en punir les auteurs et protéger les
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