A/HRC/RES/38/15
Soulignant que tout citoyen a le droit de prendre part à la gestion des affaires
publiques de son pays, directement ou par l’intermédiaire de représentants librement
choisis, et se déclarant vivement préoccupé par l’absence d’élections nationales en Érythrée
depuis 1993,
Se félicitant de la libération, par le Gouvernement érythréen, à la suite de la
médiation du Gouvernement qatari, de quatre prisonniers de guerre djiboutiens, le 18 mars
2016, tout en rappelant que 13 autres prisonniers de guerre djiboutiens sont toujours
détenus en Érythrée,
Se déclarant vivement préoccupé par la politique de conscription pour une durée
indéterminée et par les violations des droits de l’homme commises dans le contexte du
service national,
Constatant avec une vive préoccupation que la situation des droits de l’homme en
Érythrée est l’un des principaux facteurs qui expliquent qu’un grand nombre d’Érythréens
tentent de quitter leur pays,
1.
Salue le travail de la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de
l’homme en Érythrée, souligne sa vive préoccupation face aux exactions et violations
graves et persistantes, ainsi qu’au manque de progrès dont elle fait état, notamment la
détention arbitraire, les disparitions forcées, la torture et la violence sexuelle et le travail
forcé, et prie instamment le Gouvernement érythréen de prendre immédiatement des
mesures concrètes pour mettre en œuvre toutes les recommandations de la Rapporteuse
spéciale ;
2.
Rappelle le rapport de la Commission d’enquête sur les droits de l’homme en
Érythrée1 et les informations que celle-ci a recueillies à l’appui de l’action qui sera menée à
l’avenir pour amener les responsables à répondre de leurs actes ;
3.
Accueille avec satisfaction le dialogue renforcé qui s’est établi et le compte
rendu oral fait par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur la
situation des droits de l’homme en Érythrée lors de la trente-septième session du Conseil
des droits de l’homme ;
4.
Condamne avec la plus grande fermeté les violations systématiques,
généralisées et flagrantes des droits de l’homme qui ont été dénoncées et qui ont été et sont
encore commises par le Gouvernement érythréen dans un climat d’impunité généralisée ;
5.
Répète que tous les responsables d’exactions et de violations des droits de
l’homme doivent répondre de leurs actes ;
6.
Demande de nouveau au Gouvernement érythréen :
a)
De cesser de recourir à la torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants et, notamment, de mettre fin à l’utilisation de centres de détention
secrets et à la pratique de la détention au secret ;
b)
De respecter les droits de chacun à la liberté d’expression et à la liberté de
pensée, de conscience et de religion ou de conviction, et le droit à la liberté de réunion
pacifique et d’association, et afin de garantir un accès libre, équitable et égal à un tribunal
indépendant et impartial, et d’améliorer les conditions de détention, notamment en
interdisant le placement de détenus dans des cellules en sous-sol, des conteneurs ou
d’autres installations inappropriées, en mettant fin à l’utilisation de centres de détention
secrets et à la pratique de la détention illégale et au secret, en autorisant les proches et les
avocats des personnes détenues, ainsi que les autorités de surveillance indépendantes, à
avoir régulièrement accès à elles et en permettant aux personnes détenues d’accéder en
temps voulu, à intervalles réguliers et sans entrave, à des soins médicaux ;
c)
De veiller à ce que toutes les allégations de violations des droits de l’homme,
notamment d’actes de torture et de mauvais traitements, donnent rapidement lieu à une
enquête efficace en vue de traduire les responsables en justice ;
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A/HRC/32/47.
GE.18-11744