A/RES/73/343
Lutte contre le trafic d’espèces sauvages
Se déclarant gravement préoccupée par les niveaux extrêmement préjudiciables
qu’atteint le braconnage de rhinocéros, le nombre alarmant de massacres d ’éléphants
en Afrique, l’augmentation notable du trafic de pangolins et le commerce illicite
d’autres espèces sauvages protégées – notamment, mais non exclusivement, les
tortues terrestres, les tortues de mer et d’eau douce, les iguanes terrestres et marins,
d’autres reptiles, les requins, les poissons d’ornement, les grands singes, les
perroquets, les oiseaux de proie, le calao à casque rond et les grands fauves –, qui
menacent celles-ci d’extinction à l’échelle locale voire, dans certains cas, à l’échelle
mondiale,
Notant avec préoccupation que, outre les marchés illicites établis de longue
date, de nouveaux apparaissent constamment et mettent d ’autres espèces en danger
d’extinction, comme l’anguille européenne ou encore l’héosémyde de Leyte et la
tortue de Tornier, du fait du marché illégal d’animaux domestiques,
Soulignant la nécessité de prendre des mesures pour prévenir la récolte illicite
du bois, qui risque d’entraîner la disparition d’essences rares, en particulier le
palissandre, le bois d’agar et le santal, et notant l’accroissement signalé des
importations légales de palissandre venant de sources illégales,
Sachant que le trafic d’espèces sauvages contribue à l’extinction de nombreuses
espèces et à la dégradation des écosystèmes et des moyens de subsistance ruraux,
notamment ceux basés sur l’écotourisme, nuit à la bonne gouvernance et à l’état de
droit et, dans certains cas, menace la stabilité nationale, et que, pour y faire face, il
convient de renforcer la coopération et de mieux coordonner l ’action menée aux
niveaux régional et transnational,
Soulignant que la protection des espèces sauvages doit s’inscrire dans une
stratégie globale pour l’élimination de la pauvreté, la sécurité alimentaire et le
développement durable, y compris la préservation et l’utilisation durable de la
diversité biologique, la croissance économique, le bien-être social et des moyens de
subsistance viables,
Soulignant également, à cet égard, qu’il convient d’élaborer des solutions
adaptées au contexte pour une coexistence durable et résiliente des êtres humains et
des espèces sauvages, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des zones protégées, afin de
contribuer à l’amélioration des conditions de vie et aux efforts de conservation,
Rappelant sa résolution 61/295 du 13 septembre 2007, intitulée « Déclaration
des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones », et considérant que les
peuples autochtones et les populations locales ont un rôle essentiel à jouer dans la
recherche d’une solution durable au trafic d’espèces sauvages,
Réaffirmant son appel en faveur de l’adoption d’approches globales et intégrées
du développement durable, qui conduiront l’humanité à vivre en harmonie avec la
nature et l’inciteront à agir pour rétablir la santé et l’intégrité de l’écosystème
terrestre, afin de contribuer à bâtir un avenir partagé reposant sur l ’humanité que nous
avons en commun,
Constatant avec préoccupation que le commerce en ligne et la cybercriminalité
prennent de plus en plus d’ampleur et que les plateformes de médias sociaux jouent
un rôle dans le trafic d’espèces sauvages et de produits qui en sont issus, de sorte qu’il
est nécessaire d’adopter des stratégies novatrices et de renforcer la coopération
intergouvernementale, selon qu’il convient,
Notant avec inquiétude que, pour masquer le commerce d’espèces sauvages ou
de produits dérivés obtenus illicitement, ou pour écouler ces produits, des permis et
des certificats faux ou délivrés illicitement, ou authentiques mais détournés
continuent d’être utilisés sur les marchés intérieurs légaux,
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