A/HRC/RES/35/16
Prenant note des travaux du Groupe de travail de haut niveau de l’Organisation
mondiale de la Santé sur la santé et les droits fondamentaux des femmes, des enfants et
des adolescents,
Accueillant avec satisfaction le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies
aux droits de l’homme sur l’atelier d’experts sur l’incidence des stratégies et initiatives
actuelles de lutte contre les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages
forcés2, et prenant note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur les mariages
d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés 3,
Prenant note avec satisfaction du Programme mondial visant à accélérer la lutte
contre le mariage d’enfants, élaboré conjointement par le Fonds des Nations Unies pour la
population et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, ainsi que des instruments,
mécanismes et initiatives mis en place aux niveaux régional, national et infranational en
vue d’éliminer les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, parmi
lesquels la Campagne de l’Union africaine visant à mettre fin aux mariages d’enfants et
le Plan d’action régional visant à mettre fin aux mariages d’enfants en Asie du Sud, et des
activités et programmes en cours de l’ONU concernant les mariages d’enfants, les mariages
précoces et les mariages forcés, et encourageant de nouveau la coordination de l’action à
tous les niveaux,
Considérant que les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés
sont des pratiques néfastes qui violent les droits de la personne, y portent atteinte et font
échec à leur réalisation, qu’ils accompagnent et perpétuent d’autres pratiques néfastes,
comme les mutilations génitales féminines, et des violations des droits de l’homme, et que
ces violations ont des répercussions excessivement préjudiciables aux femmes et aux filles,
et soulignant les obligations et les engagements des États en matière de droits de l’homme
pour ce qui est de respecter, protéger et réaliser les droits et les libertés fondamentales des
femmes et des filles et de prévenir et d’éliminer la pratique des mariages d’enfants, des
mariages précoces et des mariages forcés,
Vivement préoccupé par les incidences des inégalités entre les sexes et des normes et
stéréotypes sexistes profondément ancrés ainsi que des pratiques, représentations et
coutumes néfastes qui sont parmi les causes principales des mariages d’enfants, des
mariages précoces et des mariages forcés, et par le fait aussi que la pauvreté et le manque
d’éducation comptent également parmi les facteurs contribuant à cette pratique néfaste, qui
reste fréquente dans les zones rurales et parmi les populations les plus pauvres,
Conscient que les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés
limitent l’autonomie et le pouvoir de décision des femmes et des filles dans tous les
domaines, et qu’ils continuent de nuire non seulement à la situation économique, juridique,
sanitaire et sociale des femmes et des filles mais aussi au développement de la société dans
son ensemble, et que l’autonomisation des femmes et des filles et l’investissement en leur
faveur, la participation véritable des filles à toutes les décisions qui les concernent et la
pleine participation des femmes, concrètement et sur un pied d’égalité avec les hommes, à
tous les échelons décisionnels contribuent de manière déterminante à briser le cycle de
l’inégalité entre les sexes et de la discrimination à l’égard des femmes, de la violence et de
la pauvreté, et sont essentiels, notamment, pour le développement durable, la paix, la
sécurité, la démocratie et la croissance économique pour tous,
Constatant avec préoccupation que les mariages d’enfants, les mariages précoces et
les mariages forcés touchent tout particulièrement les filles ayant peu d’instruction, voire
aucune, et que ces pratiques constituent en elles-mêmes un obstacle important à l’accès aux
possibilités d’éducation pour les filles et les jeunes femmes, en particulier celles qui sont
contraintes de quitter l’école parce qu’elles se marient, sont enceintes, accouchent ou
doivent s’occuper de leur enfant, et sachant que les possibilités d’éducation sont
directement liées à l’autonomisation et à l’emploi des femmes et des filles et aux débouchés
économiques qui leur sont offerts, ainsi qu’à leur participation active au développement
économique, social et culturel, à la gouvernance et à la prise de décisions,
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GE.17-11708