A/RES/71/175
Mariages d’enfants, mariages précoces et mariages forcés
Sachant que la fréquence et le risque de mariage d’enfants, de mariage précoce
et de mariage forcé ont tendance à augmenter dans les situations d’urgence
humanitaire, de déplacement forcé, de conflit armé ou de catastrophe naturelle, et
qu’il convient donc d’accorder davantage d’attention à la question et de me ttre en
place des mesures de protection adaptées, ainsi que de coordonner l’action des
parties concernées, les femmes et des filles touchées par le problème y étant
associées à part entière et ce, dès l’apparition des situations d’urgence humanitaire,
et considérant qu’il importe de s’attaquer au problème que constitue la plus grande
vulnérabilité des femmes et des filles aux violences sexuelles et sexistes et à
l’exploitation sexuelle dans ces situations,
1.
Demande aux États d’élaborer et de mettre en œuvre, avec la
participation des parties prenantes concernées, y compris les femmes et les filles,
leurs parents et les autres membres de leur famille, les dignitaires religieux, les
chefs traditionnels et les responsables locaux, la société civile, les asso ciations de
filles, de femmes ou de jeunes, les groupes de défense des droits de la personne, les
hommes et les garçons, les médias et le secteur privé, des mesures et des stratégies
intégrées, globales et coordonnées en vue d’éliminer les mariages d’enfan ts, les
mariages précoces et les mariages forcés et de venir en aide aux femmes et aux filles
qui ont subi ou risquent de subir ces pratiques, notamment grâce au renforcement
des systèmes de protection de l’enfance, à des mécanismes de protection tels que les
centres d’accueil protégés, à l’accès à la justice et aux échanges de pratiques
optimales entre pays ;
2.
Demande également aux États d’adopter, d’appliquer et de faire respecter
des lois et des politiques visant à prévenir les mariages d’enfants, les mariages
précoces et les mariages forcés et à y mettre un terme et à protéger ceux qui y sont
exposés, de veiller à ce que les mariages ne puissent être contractés qu’avec le
consentement libre, plein et éclairé des futurs époux, et de modifier les lois e t
politiques concernées de manière à abolir toute disposition permettant aux auteurs
de viol, de sévices sexuels ou d’enlèvement d’échapper aux poursuites et aux
sanctions en épousant leur victime ;
3.
Demande en outre aux États de redoubler d’efforts pour que les
naissances et les mariages soient enregistrés rapidement, spécialement pour ce qui
est des personnes vivant en milieu rural ou dans des régions isolées, y compris en
recensant et en levant tous les obstacles matériels, administratifs, procéduraux et
autres entravant l’accès à la procédure et en mettant sur pied, le cas échéant, des
mécanismes d’enregistrement des mariages coutumiers ou religieux ;
4.
Invite les États à adopter et faire appliquer des lois concernant l’âge
minimum pour le mariage, à sensibiliser l’opinion à celles-ci et à les promouvoir,
ainsi qu’à modifier progressivement les lois qui prescrivent un âge inférieur, pour le
mariage comme pour la majorité ;
5.
Invite également les États à promouvoir la participation concrète et la
consultation active des enfants et des adolescents, spécialement des filles, à
l’examen de toutes les questions qui les intéressent, et à sensibiliser l’opinion à
leurs droits, y compris aux effets néfastes de la pratique des mariages d’enfants, des
mariages précoces et des mariages forcés, notamment en créant des espaces sûrs,
des forums et des réseaux de soutien permettant aux filles et aux garçons de
s’informer, de se former et d’acquérir des compétences en matière d’encadrement
ainsi que de s’autonomiser, de s’exprimer, de participer concrètement à la prise de
toutes les décisions qui les concernent et de devenir des facteurs d’évolution au sein
de leur collectivité ;
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